La littérature alchimique arabe médiévale conserve plusieurs dialogues pseudépigraphes entre un maître et un disciple, généralement présentés comme étrangers, et souvent de lignée royale. Ces textes constituent un premier corpus relativement homogène disponible en langue arabe, qui joue le rôle d'intermédiaire entre l'alchimie grecque et les alchimistes arabes proprement dits. S'il est par essence difficile de dater précisément des pseudépigraphes, les citations ultérieures par Muḥammad b. Umayl permettent cependant de situer la rédaction d'une partie de ces textes avant le milieu du IVe/Xe siècle. Ces dialogues entretiennent des liens étroits avec le corpus alchimique grec. Ceux-ci prennent des formes aussi nombreuses que variées, puisque l'on trouve tant des traductions partielles que des citations communes aux deux corpus, mais également des translittérations de termes techniques, ou encore des allusions à certains récits présents dans la tradition grecque. Dans cette présentation, nous tenterons d'évaluer cette influence de l'alchimie grecque dans le corpus des dialogues et d'en proposer une première typologie.
- Poster