Selon le savant andalou Maslama b. Qāsim al-Qurṭubī (d. 964), aujourd'hui généralement reconnu comme l'auteur authentique de la Rutbat al-ḥakīm (Le rang du sage) et de la Ghāyat al-ḥakīm (Le but du sage), la kīmiyā' (alchimie, à laquelle la Rutba est consacrée) et la sīmiyā' (magie astrale, à laquelle la Ghāya est consacrée) occupent ensemble la dernière et la plus haute marche de « l'échelle de la science », le reste du savoir humain n'étant que propédeutique à cette sagesse ultime.
La conception de Maslama était-elle un cas à part ou était-elle partagée par d'autres penseurs ? Qu'est-ce que kīmiyā' et sīmiyā' ont en commun ? Leur signification et leur place dans l'organisation générale du savoir ont-elles évolué au fil du temps ? Comment ces deux sciences occultes ont-elles été généralement reçues et quelle importance les savants du monde arabo-musulman leur ont-ils accordée ?
S'appuyant largement sur M-Classi, un outil numérique open-source récemment développé à l'UCLouvain pour stocker, cataloguer, rechercher et visualiser les classifications des sciences en Islam, la présente contribution cherchera à approfondir le sujet, en examinant la place et l'importance de ces deux sciences dans un large éventail de classifications sur une période d'environ un millénaire (d'environ 800 à 1800).
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