En partant du concept de la translatio studiorum, comme présentée par Alain de Libera, et avec laquelle « s'entame un mouvement de déplacement ou de transfert de la science », notre communication fera le parallèle entre l'évolution de la philosophie et celle de la théorie musicale. En se référant à ce qui a été attribué par les sources à Pythagore puis explicité par Platon, nous verrons l'importance de la pensée néo-platonicienne dans les textes arabes (al-Kindī, Iẖwān al-Ṣafāʾ, etc.). À partir du dixième siècle, al-Fārābī et Ibn Sīnā entament une lecture épistémologique des sciences qui formera, sur les traces d'Euclide et de Ptolémée, un solide canevas à la théorie musicale, dans laquelle les auteurs ultérieurs vont constamment puiser. La progression simultanée de la translatio studiorum dans les mondes gréco-latins et arabo-latins pose la question des chemins, des mécanismes et de la trace des auteurs arabes dans la culture européenne. Nous présenterons quelques éléments de réflexion afin d'en saisir la complexité et de poursuivre son étude.
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