Les études sur l'histoire de la mécanique durant l'Antiquité et le Moyen Age mettent généralement l'accent sur la primauté de la tradition hellénistique. Toutefois, cette approche sous-estime la contribution originale des savants byzantins et islamiques. De plus, en se limitant au monde hellénistique, elle ignore l'importance des transferts de connaissances et des motifs techniques qui ont eu lieu entre la Méditerranée orientale, le Moyen-Orient et l'Asie à cette époque.
Cette intervention remet en question ces perspectives en étudiant la mécanique dans les sociétés islamiques médiévales. Elle adopte une approche diachronique et globale, explorant les échanges survenus dans l'espace afro-eurasiatique entre Antiquité tardive et le Moyen Age. Cette démarche permet de contextualiser les réalisations techniques des mécaniciens islamiques et de souligner la transmission et la circulation des savoir-faire techniques en Afro-Eurasie, ainsi que l'appropriation sélective d'objets, de motifs et d'idées issus d'autres contextes culturaux.
L'intervention soutient cet argument en examinant l'histoire des automates et des dispositifs ingénieux, tels que les horloges hydrauliques et les automates musicaux, pour montrer que l'histoire de la mécanique est un phénomène plus complexe et diversifié qu'on ne le pensait, résultant d'un processus d'échange et d'appropriation continu qui transcende les frontières culturelles et géographiques.
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